Le Brooklyn Museum célèbre son bicentenaire avec une exposition aussi audacieuse que brillante : Solid Gold, visible jusqu’au 6 juillet 2025. Organisée par Matthew Yokobosky, spécialisé en mode et culture matérielle, avec Catherine Futter et Lisa Small, elle dévoile plus de 500 objets dorés, soigneusement choisis parmi une collection de près de 4 000 pièces tout en accueillant de nombreux prêts internationaux.
Quand l’or transcende le temps et les cultures
Cette immersion en huit chapitres met en dialogue des trésors antiques — comme le couvercle d’un sarcophage de la XXIIᵉ dynastie, exposé pour la première fois en un siècle — et des créations contemporaines. Des pièces anciennes de Méditerranée et d’Amérique précolombienne côtoient des œuvres modernes telles qu’un sacralisé piano Lunar Moth de Steichen ou la statue en or 18 carats de Kate Moss par Marc Quinn. Ce contraste souligne la fascination humaine pour l’or, à la fois matériel et métaphorique.
Haute couture et bijoux : la mode rencontre la matière lumière
Parmi les vestiges scintillants, les créations haute couture rivalisent : Balenciaga (robe foil 2020 par Demna), The Blonds, Anna Sui, Dior, Halston, Yves Saint Laurent, Azzedine Alaïa, Christian Dior par Galliano… Une scénographie spectaculaire, où les pièces révèlent l’écho entre passé et présent.
Les bijoux ne sont pas en reste : pendentif mouche initialement prévu pour Elizabeth Taylor dans Cleopatra, pièces Cartier, collier de prière musulman des années 70 — autant de témoignages des liens entre or, pouvoir, et beauté.
Une scénographie immersive et réfléchie
Dès l’entrée, le visiteur est immergé dans une vidéo sur le lancement d’un satellite solaire, prélude visuel à une exposition « comme scruter le soleil » . Les œuvres sont disposées pour créer une narration visuelle – chaque section juxtaposant des pièces antiques à des œuvres contemporaines, révélant ainsi la continuité et les réinterprétations culturelles du symbolisme de l’or .
Or et enjeux écologiques et sociaux
Solid Gold ne se contente pas de célébrer la matière précieuse : l’exposition aborde aussi les coûts sociaux et environnementaux de l’extraction de l’or, thèmes controversés mais nécessaires . Un espace de réflexion vient rappeler que ce « luxe éternel » s’ancre souvent dans des pratiques d’exploitation.
Activités pour tous : parler, découvrir, échanger
Le musée propose des pop‑up talks gratuits, guidés toutes les 15 minutes par des bénévoles A.R.T., permettant une découverte approfondie des œuvres. En complément, un livret‑jeu familial encourage petits et grands à chercher des trésors dorés dans les galeries.
Un festin visuel pour tous les publics
Critiques et visiteurs s’accordent : Solid Gold est un festin pour les yeux et l’esprit. Vogue le qualifie de « fever dream », tandis que City Guide NYC célèbre un « spectacle spectaculaire ». BKMag note sa capacité à évoquer la beauté, mais aussi l’avidité et l’immortalité symbolique de l’or .
Un rayonnement fulgurant
Solid Gold transcende le simple spectacle : c’est une traversée historique, esthétique et critique, où l’or brille autant par son éclat que par les histoires qu’il incarne. Accessible, éducative et étonnante, l’exposition établit un dialogue entre le passé et notre époque, entre la célébration du beau et la conscience des enjeux qu’il porte. À voir sans faute avant juillet 2025.
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